mardi 2 juillet 2019

Réécriture, Lettres de mon Moulin

Bonjour, je vous présente aujourd'hui une réécriture d'une partie des Lettres de mon Moulin par Alphonse Daudet mais avec mon style. Cela peut paraitre prétentieux de réécrire sans ajouter de soi, mais il faut juste voir cela comme une adaptation moderne d'un ancien style avec une histoire toujours merveilleuse.

Vous trouverez L'Installation, le texte original ici : https://www.gutenberg.org/ebooks/36780

***

Les lapins étonnés se regardaient entre eux et tapaient de la patte. La porte fermée, les murs tapis de couleur vert-temps et les marches embarbées d'herbes, avaient laissés croire aux longues oreilles que les meuniers étaient un métier perdu, issu d'un pays lointain de conte. Ainsi, ils s'étaient permis d'utiliser l'enceinte pour y bâtir leur civilisation secrète, leur lieu de repli, de repos, de rêve et de guerre : le moulin de Jemmape aux lapins.

La nuit de mon arrivée, une vingtaine, au moins, de leurs yeux avides de lumière m'observèrent. Le nez en l'air, ils s'étaient réunis pour s'abreuver des rayons de la lune et réchauffer leurs fourrures brune sous les opales du ciel endormi. A peine un bruit, une fenêtre ouverte, et frrt ! Plus rien, plus là, comme si jamais là n'avait été rien, si ce n'est les petites boules blanches et molletonneuses attachées à un derrière courant à toute vitesse.

"J'espère qu'ils reviendront."

Un autre des locataires me salua plus tard avec surprise, un vieil individus sinistre, pensif, qui habitait le moulin depuis vingt ans déjà. En montant dans la chambre du haut, je l'ai trouvé immobile et droit, au milieu d'une pièce qui avait oublié comment tenir son rôle et commencé à s'effondrer.
Son œil rond palpa ma silhouette inconnue et tout étonné de ne pas me reconnaître, il se mit à faire un "hou hou !" et à secouer ses ailes couvertes de cette poussière d'oublie.

Vraiment, ces hiboux pensent trop à tout et pas assez à se brosser les plumes. En tout cas, ce locataire un poil taiseux, renfrogné, me plaît bien et en souriant je lui renouvelle son bail pour une durée indéterminé. Pour tout le temps qu'il voudra bien rester en tout cas.
Je lui promet qu'il pourra garder sa chambre et tout le premier étage, quant à moi je me réserve la place du bas. Cette pièce blanchie et voûtée par l'âge ou bien par une sorte d'humilité croyante.


Voilà, c'est de là que je vous écris, la porte ouverte au rassurant soleil.

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