Salut, désolé pour les fautes. Promis, je corrigerai. Plus tard...
26/05/20XX
00h10 : Alors ? Comment ça s'est passé ?
***
Une
marée d'encre nocturne venait engloutir les pieds des chaises, les
vagues venaient et montraient une mégapole endormie, hérissée de toits,
couverte de lueurs aux notes polychromes. La ville étirait son dos
céruléen, veinée de ci et de là par des artères fabriquées, où nageaient
des poissons aux yeux dorées comme des aquariums à l'envers qui
glissaient sur le sol d'asphalte.
La marée nocturne se retirait
des pieds, ouvrait ses paupières, ses yeux qui perçaient la nuit
contemplaient maintenant le rêveur assis sur le dos d'épines, alors
qu'il penche son cœur béant pour y repêcher l'iridescence de ses
tintillements.
La petite foule se mit à applaudir sans
distinction, il s'échoua en dehors de la scène, dans les coulisses. Le
goût du sel et l'odeur des algues luisaient poisseusement sur sa peau.
Vrrrrr vrrrr
Son
portable à peine allumée venait de recevoir tous ses messages en même
temps. Il fit courir ses yeux sur l'écran un instant et sourit, 7
messages en attente.
***
00h10 : Alors ? Comment ça s'est passé ?
00h11 : Tu as terminé ?
00h11 : L'attente est insoutenable. ç_ç
00h12 : Me dit pas que tu es mort ? *^*
00h12 : Ahhhhhh ! <(>_<)>
00h15 : Lucien ?
00h20 : Je suis morte, je m'inquiète trop ça me fatigue. -_-
00h21 : hey
00h21 : \(°ロ\)(/ロ°)/
00h21 : tu sais ce que le médecin t'as dit avec les émotes
00h22 : "Arrêtez de m'en envoyer ToT" ?
00h22 : OUI
00h22 : (._.)
00h23 : Comment ça s'est passé ?_?
00h23 : bien, genre normal bien
00h23 : ( ^ u ^ )
00h24 : Tu vas bien à part ça ? Pas trop stressé par tout ça ? (・へ・)
00h24 : le concert ? c'était simple
00h25 : Si tu as besoin, appelle-moi. (*^3^)/~☆
00h24 : ouais, haha
00h24 : attends, je re
***
Tap tap
Des pas clinquants raisonnaient sur les planches du
sol, c'étaient des chaussures riches et bruyantes faites pour annoncer
une personne importante. Son odeur fut la première à s'asseoir, blanche
et violette, un parfum pour chiotte. L'homme se laissa contempler par le
jeune musicien qui avait engloutie la salle de son talent, tout du
moins c'est qu'il pensait, il avait un regard remplie de futur et de
dividendes.
-Est-ce que tu voudrais faire ton début dans l'industrie ?
-Nope, mais on peut en rediscuter si vous me payez une bouteille.
-Je vois, pas la peine que j'insiste alors.
Il
avait prit appui sur ses genoux et s'était envolé, colorant la pièce de
son odeur de violet et de blanc. Il n'avait pas laissé de carte, il
n'avait pas insisté pour le revoir.
Tap tap
***
00h30 : je rentre chez moi
00h31 : Ok. XD
00h31 : limite tes machins qui sourient stp, c'est pas possible là
00h31 : Ok... ç_ç
***
Bip
Son
ticket composté le jeune adulte s'était installé sur un siège du bus de
nuit, il faisait encore froid et il portait une veste grise dessus une
chemise blanche et une cravate noire. Une femme quinquagénaire dormait
au fond du bus, un employé de bureau en costume lisait un livre, il
était un peu curieux de savoir ce qu'il se passait dans ces pages.
Lucien rangea son regard et contempla ses pieds baignés par la lumière
gélatineuse jaune qui assombrissait l'en-dehors. Ses pieds pataugèrent
encore quelques instants, bêtement, quelques gouttes urbaines
s'ajoutaient à la cacophonie de brillance, il tira ses mains de ses
poches et mit un doigt dans chaque oreille. La masse de gélatine se
changea en un grand plouf brillant, elle avait trouvé un sens à travers
ce qu'entendait le jeune homme, de nouveaux passagers avaient commencés à
monter, il avait fermé ses yeux et des notes s'échappaient un peu
partout.
En lui-même un pluie noire tombait sur un océan
transparent où il gisait, tout était blanc en bas et en haut tout était
sombre. L'eau invisible laissait place à un marasme nocturne au goût de
suie, cette encre lui donnait à écrire.
Il se leva, les lumières étaient toutes éteintes mais les regards colorés des passagers restant guidèrent ses pas.
La nuit lui offrit un chemin où le temps n'était plus pensé, sans s'en rendre compte il était chez lui.
Il s'assit sur lit, ne se déshabilla pas, oublia de donner des nouvelles et s'endormit. Le lendemain, apporta avec lui le soleil et sa lumière ordinaire. Le jeune homme se leva pour aller bosser, sous l’œil aveuglant du ciel.
L'eau se transforme en os. La glace est flaque rouille. Le matin transperce le ciel.
jeudi 25 avril 2019
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