(Nouveau texte en une heure et corrigé en 5 minutes. Désolé si il reste des fautes et il en reste.)
-Je me demande vraiment ce qu'on mange.
-Au moins c'est pas de l'humain.
-Quoi ? Comment tu sais ça ?
-J'en ai déjà mangé.
-Non... je veux pas savoir en fait.
-Tu t'es jamais demandé comment j'avais perdu ma main ?
-Ok, j'ai dit que je voulais pas savoir.
Je regarde mon assiette, dedans se trouve cette gelée verdâtre au goût mentholé et saumoneux que je ne peux plus supporter. Pendant ce temps, Lila a déjà terminé de tout dévorer. C'est la première fois qu'elle me parle de cette histoire avec sa main.
-Hey, Lila.
-Moui ?
-Comment tu fais pour avaler ça aussi vite ?
-J'ai faim. On m'emmène à la cafèt' que toutes les deux semaines, mec.
-Moi on me sert à manger ça trois fois par jour. J'en peux plus.
-Donne, j'en veux bien, moi.
-Tiens.
Je lui donne, je sais que Lila a bien besoin de prendre des forces. Dans le douzième sous sol elle est interrogée jour et nuit pour ses crimes contre l'humanité. Il y a 10 ans de cela, elle et son armée ont renversé le gouvernement de l'Illion pour y installer leur propre régime. Durant une décennie y a été mené un nombre incroyable d'expériences jugées contre-nature. Tout fut terminé lorsqu'un groupe de rebelle mit fin à ce qu'elle avait créé, toutes les usines d'androïdes et de soldats clonés furent écrasées. Tout comme ses rêves d'un monde différent.
De nos jours son organisation reste toujours active et plusieurs tentatives pour faire sortir Lila du camp spatial, Elyseum, ont déjà échoué. Pourtant ils ne semblent pas vouloir lâcher l'affaire, ni leur ancienne leader.
C'est quelque chose que je peux comprendre, elle a énormément de charisme et semble vraiment s'inquiéter pour les gens avec qui elle sympathise. Même un inutile comme moi.
-Comment ça se passe pour toi du coup, mec ?
-Heuu, la routine, la routine. Je me suis encore fait casser la gueule.
-Ahaha, non, sérieux ? Tu veux que je leur dise un mot ?
-Non, pas besoin. Je leur ai mis cher après, avec une chaussette et un savon.
Elle me prend la main d'un coup, elle s'y arrête un instant et me sourit. Je rougis, je rougis un peu trop fort même et elle le remarque.
-Il t'es arrivé quoi aux mains, Gilliam ? C'est eux qui te les ont abîmé ?
-Hum... non, je suis tombé et je me suis rattrapé dans une boîte à outils à l'atelier.
-Quoi ?
Elle me regarde avec ses grands yeux d'agate, elle sourit et quelques rides se forment aux coins de ses yeux. C'est tellement beau, j'adore ces rides, mais même à mon âge je n'en ai toujours pas. Je crois que c'est parce que j'ai passé très longtemps sans elle... sans rire je veux dire.
J'espère qu'elle n'a pas entendu ça, je rougis encore.
-Hey, Gilliam.
-Heu....
-Bon anniversaire !
-Heuuu, quoi ?
-C'est pas ton anniversaire ?
-Si ? Si, oui ! Comment tu le sais ?
-Hahaha.
-Même moi je m'en souvenais plus. Après 40 ans passé dans cette poubelle...
-Ouvre !
-Ah oui !
J'ouvre l'emballage de papier journal. A l'intérieur, une petite boîte en carton jauni par le soleil. Sur le paquet figure des mots en cyrillique et ce qui semble être des pansements colorés avec des petits parapluies et des têtes d'animaux.
-Tu aimes ?
-Énormément... enfin, oui.
-Ce sont mes "amis" d'en bas qui me l'ont envoyé. J'ai pensé que ça te ferais un beau cadeau de... de...
-C'est mon 45ème anniversaire. J'ai 45 ans.
-Hum... enfin, bref, j'espère que ça te servira.
La cloche sonne, les gardes nous demandent de nous disperser. Lila est ramené dans sa cellule pour plus d'interrogatoire, moi je me promène dans les couloirs, la boîte à la main. Je vois quelques groupes m'épier, je leur fait un doigt. Depuis que je suis ici, pas un ne s'est privé de me frapper ou m'insulter dans mon dos. Depuis le temps ils ont aussi appris que je suis gentil mais qu'il faut pas non plus trop me chercher, après tout ils peuvent pas toujours être ensemble.
Je trouve un banc libre, deux trois solitaires comme moi me disent bonjour et j'ouvre finalement la boîte.
Je crie, je sens une force disperser chaque petite partie de mon anatomie et un grand flash.
D'un coup je ne suis plus sur le camp spatial, je suis au milieu d'étrangers qui m'observent avec une sorte de déception.
-Où est Lila ?
Je ne sais pas. Je ne sais rien. Où suis-je ? Je regarde dans la boîte toujours entre mes mains. Il y a un mot.
" Bonne chance, Gilliam. Et à très très vite. ^^ "
Le papier sent la menthe.
L'eau se transforme en os. La glace est flaque rouille. Le matin transperce le ciel.
dimanche 24 mars 2019
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