lundi 17 juin 2019

Horaires de nuit

Un gaz à la toxine de tristesse se répand chez moi, je le respire. Je me brise d'un coup, alors que je me faisais du thé. Je me brise comme une petite chose fragile cachée sous une fourrure de mensonge, d'intimidation.

Le téléphone sonne.

Je ne contrôle plus ma respiration, je ne contrôle plus rien. Je suis à terre à genoux et je chute à travers les étages.

Mon cœur s'affole, je tombe à travers l'appartement du bruyant du bas, de la lycéenne qui habite seule du troisième, je chute à travers deux autres étages d'ombres aux visages vides que je ne connais pas. Je m'écrase violemment et je reviens.

Le téléphone sonne.

-Oui ?

-Il faudrait que tu viennes en fait y a...

Je viens. J'enfile ma veste, j'éteins tout, plus rien ne luis, pas même la musique. Dans mon appartement c'est silence noir. Le froid d'hiver empoisse tout avec de la nuit qui colle et dégouline. J'essuie mes larmes, je plisse mes yeux en pensant que ça aidera à ne pas voir.

Ma gorge est rauque, attaquée par l'heure tardive de décembre, il gèle. On me salue à plusieurs reprises, des débiteurs et des voisins. Le ciel me regarde, gris, il juge tout ces gens qui marchent, qui vont travailler à cet heure. Le ciel est nuageux et jaunâtre, mais il se permet de juger.

La clochette du bureau sonne quand j'entre.

Dling

Je lève la tête, à l'arrière les autres téléphonent. Je m'installe et me verse un café, le boss me fait un signe et j'approche.

-Faut que tu ailles voir à l'appartement de ce type sur l'avenue. Mik est pas revenu. Encore désolé pour ta nuit, je t'en dois une.

Je hoche la tête et avale le café froid. Le type qu'est allé voir Mik a une sacrée dette, je me doute qu'il ne doit pas être content.

L'avenue est à cinq minutes en bus, je descend. Mik aurait déjà dût être rentré si il y est parti il y a une heure. Je toque à la porte.

Elle s'ouvre. Toute seule.

-Mince...

Faute d'autres mots je me répète.

-MINCE MINCE MINCE...

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