mercredi 19 juin 2019

Zéphyr et Goliath

Bonjour, ce texte est une petite fanfiction reprenant l'univers et les personnages d'un ami. Vous pourrez le retrouver ici : https://twitter.com/sageshiro

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Zéphyr ouvrit son carnet de cuir noir et en tapota les feuilles blanches, aujourd'hui il comptait dessiner. Il était parti dès l'aube pour aérer ses cauchemars et avait presque réussit à les semer en marchant dans la montagne jusqu'à ce banc embrasser de lierre rampant. Il s'y installa et essaya de trouver une position appréciable pendant cinq minutes avant d'abandonner. Le banc en réalité était plus une grosse brique de pierre que un objet de confort.

Dans un premier temps, il se mit à regarder l'azur et les nuages qui ne lui inspirèrent rien. Puis il observa la vue, une forêt millénaire émeraude respirait lentement en dessous du mont rocheux, son dos s'étendait à l'horizon. C'était beau, mais il ne savait pas comment représenter cette force naturelle correctement. Alors, le dragon regarda les mains et les jambes, son corps humains imposés par le collier qu'il portait au cou. Il allait dessiner ses mains. Une quinzaine de minutes plus tard, il posa son crayon et cacha son visage. Rien de ce qu'il n'avait fait ne ressemblait de près ou de loin à quoi que ce soit. Se détendre par le dessin était plus dur que prévu. Qui l'eut cru ?

Avant d'abandonner, le petit roi se mit à réfléchir à des visages qu'il pourrait coucher sur papier. Ses frères ? Sa sœur ? Non. Il ne se voyait pas dessiner ses cadets, il ne se voyait déjà pas leur parler, alors les gribouiller. Ce serait trop embarrassant. Non, il allait se rabattre sur... Goliath. Une apparence beaucoup plus familière pour lui.

Dans un premier temps, il commença à imaginer son compagnon dans son ensemble. Si Zéphyr n'était pas bien grand, un mètre cinquante plus ou moins, son ami lui était imposant. Il avait les épaules larges et les bras emplis d'une force qui se voyait à l’œil nu. Son visage en contraste, exprimait une grande douceur et un optimisme débordant pour la vie et les gens.

Il commença ainsi à dessiner un premier visage, puis un deuxième, aucun d'eux n'étaient très bons alors il persévéra. Plusieurs heures passèrent avant qu'il ne soit satisfait satisfait d'un portrait, et qu'il ne se rende compte que sa nuque et son dos le faisaient souffrir. Il palpa le papier couvert de son ami, et quelque chose se fraya un chemin dans son esprit et se fit se serrer son cœur. Une révélation réprouvée tentait de s'envoler en autant de papillons dans son ventre, qui finirent pas trouver un chemin à travers les lèves closes. Ces dernières prononcèrent un seul mot, de deux syllabes, un nom.

Dans une tentative inutile d'échapper à ce qu'il venait de dire, Zéphyr cacha son visage et soupira longuement. Son esprit fit mille péripéties pour y échapper mais n'y échappa pas. Il se rendait bien compte, qu'un sentiment bien précis l'avait prit en prononçant le nom de Goliath.

Il se leva en silence et se décida à rentrer au camp, d'un geste il arracha l'anneau à son cou et ses ailes battirent la poussière dans le sillage de son bond. En quelques secondes, il avait reprit sa forme draconique et planait maintenant au dessus de la forêt. Il se posa à une centaines de mètres du camp où ils s'étaient installés et se retransforma. Il avait laissé une bonne distance entre le camp et son lieu d’atterrissage pour prendre le temps de se calmer.

D'accord, peut-être qu'il pensait des choses à propos de Goliath parfois, mais c'était naturel après avoir fréquenté quelqu'un pendant assez longtemps. C'était quelque chose qui venait naturellement avec l'affection et l'amitié...

Non.

Non, ce n'était pas vrai, non. Et cela lui mit le rouge au visage. De nouveau, cette sensation chaude s'invita dans son ventre et sa poitrine, son cœur s'affolait et des fourmis crépitaient au bout de ses doigts.

-Ah, Zéphyr ! s'écria Goliath en l'apercevant.

Ce dernier faisait de grands signes à son ami en souriant. Il ne l'avait pas vu depuis la nuit dernière avant de se coucher et même si il avait bien lu la note de son compagnon, il s'inquiétait légèrement.

-Ah... ouais, je suis là.

-Tu vas bien ? Tu as l'air un peu... enfin...

-Moi ? Non ! Non, je vais bien.

Le dragon se détourna de son ami chevalier et se mit à ranger ses affaires. Pendant toute la conversation il avait eu beaucoup de peine à réprimer son sourire et son envie de se laisser tomber sur Goliath. C'était bien sûr, quelque chose que sa fierté ne lui permettrait jamais de faire, mais il lui était tentant de prétendre trébucher pour que Goliath le rattrape dans ses bras.

-Je vais très très bien même. Bon, on a encore de la route.

-Heu... oui, mais attends moi, s'il te plaît.

-C'est pas ma faute si tu traînes, quand même ?

Ce jour là, Zéphyr ne tenta pas du tout de flirter avec Goliath, comme il lui arrivait parfois, ou même de lui parler, et à chaque fois ses yeux évitèrent ce visage qu'il connaissait pourtant parfaitement. Toute la journée durant, le chevalier se demanda si il avait fait quelque chose pour énerver son ami ou si il avait peut-être juste besoin d'être seul un moment, tout en espérant très fort qu'il ne s'agissait que de la seconde option. Il aimait beaucoup son compagnon et il lui arrivait de plus en plus souvent de se sentir comme privé d'une partie de lui-même quand Zéphyr n'était pas à ses côtés. Mais cette pensée, il ne l'admettait qu'en rougissant et il ne la ressassait que quand il était tout seul, ou dans sa couche lorsqu'il tentait de dormir. Il ne voulait pas présumer des petites phrases où Zéphyr le séduisait ostensiblement.

Le soir venu, Goliath eut des cauchemars et cette fois ce fut lui qui alla se promener dans la nuit. La mission qu'on lui avait confié pesait lourdement, mais depuis quelques temps il pensait peut-être pouvoir y arriver grâce à l'aide de son ami.

En rentrant au camp, un bruit attira son attention derrière-lui, il tourna la tête en arrière et ne put pas voir Zéphyr qui venait de sa droite.

-Hey, Goliath qu'est-ce qui... aaaah.

Le jeune roi venait de réellement trébucher sur une racine au sol et alors qu'il s'apprêtait à se rattraper tout seul, Goliath se précipita pour amortir sa chute. Zéphyr rencontra mollement, tête la première, la chemise de son compagnon. Avec beaucoup de calcul, il se laissa aller à prendre une bouffée de l'odeur douce de son ami et sentis la chaleur de ses mains sur ses épaules.

-Tu vas bien ? demanda Goliath, rouge.

-Heu... oui ? Oui, merci de m'avoir rattraper, fit Zéphyr le visage de la même couleur.

Les sensations avaient légèrement hébétés le dragon, qui était resté une seconde ou deux l'esprit dans une brume de bien-être, avant qu'il ne se remette à fonctionner normalement et que son cœur ne se remette à battre très fort.

-Heu... Goliath... si tu sais, tu as des cauchemars et que je peux faire quelque chose n'hésite pas à demander. Si tu le souhaites vraiment, je veux bien faire ce qu'il faut, même si ça ne me correspond pas. Par exemple, je pourrais dormir avec toi ? Je ne sais pas. Si ça peut aider. Tu veux bien ?

Depuis le début, le visage de Goliath était devenu un volcan d'émotions en éruptions et il venait d'exploser encore plus sur ces paroles. Sans savoir quoi répondre il bafouilla une explication avant de rentrer se coucher en courant.

-Je hjlbfljbdmdmd jxfkposhne.

Ce n'est qu'après une nuit blanche, que son visage retrouva enfin sa couleur normal. De même, Zéphyr ne dormit pas de la nuit et jeta parfois un coup d’œil à son carnet de croquis tout en se roulant sur sa couche et en se reprochant d'avoir proposé à Goliath de dormir avec lui. Il ne savait pas exactement comment son ami l'avait vraiment prit, mais il ne pouvait faire partir son immense gêne. Au final, il fallut presque toute une semaine, pour qu'ils puissent de nouveau se parler en face sans rougir.

lundi 17 juin 2019

Horaires de nuit

Un gaz à la toxine de tristesse se répand chez moi, je le respire. Je me brise d'un coup, alors que je me faisais du thé. Je me brise comme une petite chose fragile cachée sous une fourrure de mensonge, d'intimidation.

Le téléphone sonne.

Je ne contrôle plus ma respiration, je ne contrôle plus rien. Je suis à terre à genoux et je chute à travers les étages.

Mon cœur s'affole, je tombe à travers l'appartement du bruyant du bas, de la lycéenne qui habite seule du troisième, je chute à travers deux autres étages d'ombres aux visages vides que je ne connais pas. Je m'écrase violemment et je reviens.

Le téléphone sonne.

-Oui ?

-Il faudrait que tu viennes en fait y a...

Je viens. J'enfile ma veste, j'éteins tout, plus rien ne luis, pas même la musique. Dans mon appartement c'est silence noir. Le froid d'hiver empoisse tout avec de la nuit qui colle et dégouline. J'essuie mes larmes, je plisse mes yeux en pensant que ça aidera à ne pas voir.

Ma gorge est rauque, attaquée par l'heure tardive de décembre, il gèle. On me salue à plusieurs reprises, des débiteurs et des voisins. Le ciel me regarde, gris, il juge tout ces gens qui marchent, qui vont travailler à cet heure. Le ciel est nuageux et jaunâtre, mais il se permet de juger.

La clochette du bureau sonne quand j'entre.

Dling

Je lève la tête, à l'arrière les autres téléphonent. Je m'installe et me verse un café, le boss me fait un signe et j'approche.

-Faut que tu ailles voir à l'appartement de ce type sur l'avenue. Mik est pas revenu. Encore désolé pour ta nuit, je t'en dois une.

Je hoche la tête et avale le café froid. Le type qu'est allé voir Mik a une sacrée dette, je me doute qu'il ne doit pas être content.

L'avenue est à cinq minutes en bus, je descend. Mik aurait déjà dût être rentré si il y est parti il y a une heure. Je toque à la porte.

Elle s'ouvre. Toute seule.

-Mince...

Faute d'autres mots je me répète.

-MINCE MINCE MINCE...

jeudi 13 juin 2019

Conte d'Or

Très haut dans le ciel, il existait une boule de lumière pure aux multiples branches et bourgeons. Sa floraison offrait le spectacle de l'été et des graines et des pétales en tombait alors. Ceux-ci bénissaient notre monde de lumière vivante qui faisait germer d'autres arbres d'or. L'Or du ciel devenait ainsi notre or terrestre, ceux qui mangeaient alors les fruits d'Or devenaient autant de chatoiements, réminiscences de se grandeur. Les femmes, les hommes, les animaux portaient alors avec eux la lumière tiède.

Notre histoire était heureuse, nous profitions de la lumière d'Or et son regard nous protégeait. Un jour pourtant, un oiseau aux ailes brûlantes se présenta à nous, il était immense mais moins que Or.

-Ô, humain, toi qui travaille la terre et qui n'as rien. Es-tu heureux ?

-Oiseau aux ailes brûlantes, oui, je le suis.

-Ainsi, tu prétends pouvoir te satisfaire de cette vie sombre et froide ? Toi, qui n'a pas eu la chance d'avoir la bénédiction d'Or, ne souhaiterais-tu pas plus ?

-Ô, Oiseau aux brûlantes ailes, soit, tu dis vrai. Je souhaiterais plus pour ma fatigue. Ces grottes sont froides, mes enfants ont souvent faim et nous devons nous serrer fort l'hiver pour ne pas geler.

-Ainsi, humain, tu sais parler vrai, tu seras récompensé. Approche-toi de moi. Sens-tu cette chaleur ? Je t'en fais don. Nourris-la.

L'homme se pencha, et de plus en plus d'hommes et de femmes se penchèrent et tous reçurent le don du scintillement qui dévore. Ils se mirent à entretenir la lumière brûlante et lui donner une partie de leur nourriture, en échange ils avaient vaincus le froid. Les paysans et chasseurs commencèrent alors à se rassembler, bientôt le nord devint aussi un foyer pour eux, là où il n'y avait rien avant. Les communautés s'établirent, des lois se créèrent et des autorités s'érigèrent.

Enfin, l'Oiseau aux ailes brûlantes revint avec un terrible message.

-Ô, humains ! Vous êtes devenus plus grands, vous avez dépassés ce qui faisait ce que vous étiez. Donnez-moi les fruits et descendants de Or, brûlez la lumière froide et je vous apporterai la chaleur éternelle de mes ailes.

Ainsi, tous et toutes, les plus agiles et forts de cette communauté nouvelle se mirent en chasse. Ils arrachèrent les arbres vénérables d'Or et offrirent au bec avide, les animaux au sang chatoyant. Lentement, l'humus s'abreuva du tintillement tiède de ces vies perdues et au fil des étés et des hivers, lorsque que tout ce qui brille fut consumer, il ne resta plus que tout ce qui brûle. L'Oiseau qui était maintenu devenu brasier, alla percuter dans un fracas de lumière, Or. L'arbre et ses racines plantées dans l'obscurité se détachèrent en morceau de braises glacées. De l'intérieur en sortit un homme plus beau que tout ce que l'humanité eut jamais vu. Il était vêtu de nuit et de chasteté et se posa gracieusement sur la terre. Dans le ciel, l'Oiseau brûlant, lui, s'était lové sur lui-même et il entama alors son long sommeil satisfait.

Quant à Or, jamais il ne fut vu prononcer des mots, mais tous auraient voulu le comprendre. Pendant des milliers d'années, il se mit à marcher de long en large, parfois on le vit même à l'autre bout du monde à quelques jours d'intervalles seulement. Certainement, pendant tout ce temps, une mélancolie semblait parfois l'envahir, comme beaucoup l'ont décrit avant moi. Son mutisme et ses yeux toujours voilés par sa gaze d'obscur, ne pouvaient que laisser douter sur ce qu'il pensait vraiment, mais il voyait tout.

Il voyait que nous, les enfants de la nuit, qu'il aimait tant prospérions, ainsi il était heureux. Mais il comprit aussi que sa lumière tiède se désuait et comme tout inutile il disparaîtrait de nos cœurs. Ceci, je le pense, devait être ce qui lui donnait le plus de peine.

Néanmoins, son histoire perdure encore et si il ne réchauffe pas nos lits par sa chaleur, il adoucit la chanson de la vie par son éclat. Tant qu'il y aura des gens pour voir la beauté, Or continuera à nous en faire profiter.

dimanche 9 juin 2019

Diamond rain

The diamond rain was falling from the moon and as the world was basking in its wealth, two shadows fought in the sky. A crow of mythical proportions, of wings which made night fall, was blocking the path of the darkness in the deep. The ever hungry catfish, whose tail reached the edge of the world and beyond, was seeking to devour the glittering of the pale body, floating in the night.

Admiring this sight of once in a thousand years, Virgile threw is net in the bothered sea, the fishes flewing by dozen were catching themselves in his creels. Among this tide of greatest fortune, he caught fabled iridescents sharks, schools of cristal-eyed fishes, harlequins crabs and amber starfishes.

This happened every millennia, every thousand year the moon offered her glimmer to the sea. Making the rare varek blooms, the tides plentiful and the life of the sailors' children long and peaceful. For some it was a present from the moon to her betrothed, others thought this to be a love declaration from the lady in the sky, never to be accepted.

 As he was sailing back to the coast the fisherman kept thinking, reminiscing about his long and aging years. This moment, the glimmering tide, would never be reached again. It was time now. His body and soul were both weary, yes, he understood now. And this revelation flooded his heart with sweet melancholy. He took a long, hot, sip of coffee from his thermos and closed his eyes.

He was finally able to retire.